Le ballet des gants, le bruit sourd des coups, les regards fixes, la sueur. Des cités ouvrières aux quartiers populaires, Selim Derkaoui nous entraîne sur le ring à la rencontre de celles et ceux qui pratiquent le noble art. Outil d'autodéfense, exutoire, la boxe a historiquement été un puissant instrument d'émancipation pour les classes laborieuses. Sport des « miséreux », largement investi par les héritiers et héritières des immigrations, elle attire désormais d'autres publics, des groupuscules d'extrême droite aux jeunes cadres dynamiques. Récupérée par le système marchand, porteuse de valeurs parfois trompeuses, elle a également été instrumentalisée par l'État pour « canaliser la violence » suite aux révoltes des banlieues. Mêlant récit personnel et enquête journalistique, Rendre les coups se lit comme un hommage à une boxe populaire, inclusive et anticapitaliste. Une boxe au service des combats que l'on mène à plusieurs.
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