Pour l'enfant et l'adolescent à la grande sensibilité que Zadig Hamroune fut, avec des parents immigrés et une fratrie nombreuse, la vie en fin des « trente glorieuses » n'est pas toujours simple. Ainsi, l'appropriation d'une culture dominante sera le but et la passion de l'auteur. Des parallèles lui servent de passerelle entre un Orient ancestral et une nouvelle identité. Ce sera Flaubert et Salammbô, Voltaire et Zadig ou la destinée, Le Caravage comme frère d'esprit en décalque de l'histoire plus ancienne de Caïn et Abel.
Nostalgie jubilatoire des années 1970 et 1980, enfance, adolescence d'un enfant issu de l'immigration, trajectoire d'un voyou studieux, enfant de la République, rat de bibliothèque, dansant, chantant, maltraité, abusé. L'auteur se livre à l'exercice de l'autoportrait. Exilé dans le microcosme normand où les ombres hostiles des hauts-fourneaux côtoient les silhouettes consolatrices des abbayes, il crée son territoire. La génération des s½urs aînées fut sacrifiée. Que deviendront les autres, après lui, ces héritiers en déshérence ? |